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REVUE PÉDAGOGIQUE.

allonge. Une fois montée aux extrémités, la sève sent l’air, lui prend quelque chose, se modifie et descend après cela jusqu’au bout des racines de l’arbre. C’est pourquoi on la nomme sève descendante. Vous comprenez que pour descendre elle ne prend pas la route qu’elle a prise pour monter.

Elle prend une seconde voie entre le bois blanc et l’écorce par les feuillets du liber. Et, chemin faisant, il se dépose de cette sève sur le bois blanc de l’année précédente. Elle s’y épaissit, s’y solidifie peu à peu et forme une couche nouvelle de bois blanc. C’est donc la sève descendante qui grossit de dedans en dehors les tiges, les branches, les rameaux, les bourgeons.

Vous voyez d’après cela, qu’il devient aussi commode de gouverner la circulation de la sève dans un arbre que de gouverner la circulation de l’eau dans les rigoles d’une prairie. Seulement, au lieu de faire nos barrages avec de la terre ou des gazons, nous les faisons en entaillant le bois blanc avec notre serpette, tantôt au-dessus d’une branche, tantôt au-dessous, selon que nous voulons jeter de la sève dans cette branche ou l’empêcher d’y arriver.

Il se voit assez souvent que de jeunes arbres poussent péniblement et que leurs tiges ne grossissent pas d’une manière sensible. Cela peut tenir à la dureté et au défaut d’élasticité de l’écorce extérieure. La sève descendante a de la peine à se frayer un passage et moins il en descend moins naturellement il s’élève de sève montante. Que faisons-nous dans ce cas-là ? Nous incisons l’écorce de la tige en deux endroits, de haut en bas, depuis la naissance d’une mère branche jusqu’aux racines ou jusqu’au collet, et la circulation de la sève se rétablit.