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DES COURS D’ADULTES.

tient à personne de faire disparaître, et dont la bonne volonté des élèves peut seule triompher.

Mais, à côté de ces obstacles naturels qui s’opposent à la fréquentation assidue des classes du soir, il y a d’autres causes de désertion sur lesquelles l’attention et le zèle des maîtres doivent être particulièrement attirés. Il s’agit de l’organisation même des cours et de la manière dont l’enseignement y est donné.

Avant tout, il est un point capital que l’instituteur ne doit jamais perdre de vue : c’est que les élèves du soir ne sauraient être assimilés à ceux du jour. Sans doute, le but à atteindre est le même avec les uns comme avec les autres ; mais il y à une grande différence quant aux moyens à employer pour y arriver. Nous croyons que c’est pour ne pas s’être assez pénétrés de ce principe qu’un grand nombre de maîtres n’ont pas obtenu tous les succès auxquels leurs efforts pouvaient leur permettre de prétendre.

J’ai eu souvent, en effet, l’occasion de constater moi-même que les cours du soir n’étaient que l’image trop fidèle et, en quelque sorte, la continuation de la classe du jour, avec les mêmes livres, les mêmes devoirs et les mêmes procédés. J’ai même rencontré quelquefois des groupes d’adultes travaillant sous la direction de moniteurs choisis parmi les plus instruits. Il est certain que dans de telles conditions un cours d’adultes ne peut donner aucun résultat satisfaisant ; car, en peu de temps, les auditeurs les mieux disposés sont complètement découragés.

Les adultes sont des volontaires qu’il faut savoir amener et retenir à l’école par l’attrait de l’enseignement qu’ils y reçoivent. Il faut donc rendre cet enseignement intéressant ! « Il faut aussi, comme le disait M. Maggiolo dans sa con-