Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1883.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nouvelle série. — Tome II.
15 Février 1887.
N°2.

REVUE PÉDAGOGIQUE


LES PETITES ÉCOLES DE PORT-ROYAL



Parmi les œuvres que le mouvement de rénovation pédagogique qui s’est produit dans ces dernières années a signalées à l’attention publique, on peut citer celle de Port-Royal. On n’en parle jamais qu’avec grand honneur et une particulière considération. On n’hésite pas, par exemple, à reconnaître et à proclamer les écrivains de cette société célèbre comme les créateurs des méthodes nouvelles. « À partir de Port-Royal, a-t-on dit, les méthodes ont pu recevoir des perfectionnements ; mais le fond est trouvé… Port-Royal a jeté dans le monde, sur le sujet de l’enseignement, des idées qui n’en sont plus sorties, des principes féconds dont on n’a eu qu’à tirer les conséquences… Il a inspiré Rollin, qui en est l’héritier direct. » Cependant il est vrai de dire que les pédagogues de Port-Royal restent peu connus. Sainte-Beuve leur a consacré quelques chapitres de son Histoire de Port-Royal ; mais cette question des écoles n’était pour ainsi dire qu’un épisode dans son vaste sujet, et puis tout le monde n’a pas sous la main les six volumes de Sainte-Beuve. — D’un autre côté, la pédagogie n’ayant jamais été l’objet exclusif et propre de leurs études, leurs idées sur l’éducation se trouvent disséminées dans de volumineuses collections où il est assez difficile d’aller les chercher, mélées qu’elles sont à des discussions et à des controverses étrangères à l’enseignement. — Enfin des doutes et des incertitudes de toutes sortes planent sur l’existence même et surtout sur la nature des écoles qu’ils ont établies ; et pourtant on ne peut guère se faire une juste idée de leur doctrine et de leur méthode que si on les replace d’abord dans le milieu dans