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CHRONIQUE DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN FRANCE

« En cas de changement ou de suppression d’école, d’appropriation, d’acquisition ou de construction scolaire, le bail sera résilié de plein droit sans indemnité pour le propriétaire. »

Cette mesure est fort sage et pourrait utilement être généralisée.

Un bon exemple de confraternité. — Nous sommes heureux de signaler un fait touchant de bonne confraternité :

Les instituteurs et les institutrices de l’arrondissement de Melun se sont cotisés en faveur de deux de leurs collègues éprouvés par une longue maladie ; ils viennent de recueillir le produit d’une doublé collecte qui s’est élevée à la somme totale de 970 francs.

Nécrologie. — Une brave et digne femme vient de s’éteindre à Nantes, à l’âge de 92 ans. Mme Moreau avait été institutrice publique et institutrice entièrement dévouée à sa tâche. Cette femme aussi infatigable que désintéressée ne connut d’autre joie que d’instruire les filles du peuple, et n’eut d’autre récompense que l’affection et la reconnaissance des enfants dont souvent les mères et les grand’mères avaient été ses élèves. Quand elle prit sa retraite, elle ne jugea pas que sa mission fût finie ; elle soigna et instruisit les enfants infirmes et souffreteux sans aucune rémunération, bien qu’elle fût loin d’être dans l’aisance. Son nom mérite de n’être pas oublié.

Un discours de M. Chazal. — Nous avons parlé de la caisse cantonale de Rebais, nous avons dit combien elle était prospère (Revue du 15 décembre 1884). M. Chazal, conseiller général du canton, a profité de l’inauguration de la belle école du chef-lieu cantonal pour rendre hommage à l’activité et à la persévérance du maire et du conseil municipal et pour faire un nouvel appel en faveur de la caisse des écoles. À ce propos, il a fait longuement l’éloge de la loi du 28 mars 1882 ; citons seulement quelques-unes de ses paroles : « S’il est une loi juste, a-t-il dit, une loi profondément humaine, c’est incontestablement celle qui assure à l’enfant le pain de l’intelligence ; c’est la loi qui défend au père lui-même de priver ses enfants, filles ou garçons, de l’instruction qui leur est indispensable pour devenir des membres utiles de la société française ; c’est la loi qui, respectueuse des jeunes intelligences, chasse le merveilleux de l’école et défend aux maîtres d’enseigner ce qu’ils ne peuvent expliquer. Ceux qui se dévouent à l’exécution de cette loi sont vos amis, vos grands amis et encore plus ceux de vos enfants. »

Il y a une chose que M. Chazal n’a pas dite, mais que nous savons, c’est que nul plus que lui n’a contribué au mouvement qui s’est produit dans tout le canton en faveur de l’instruction populaire.