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SUR L’ART DE RECUEILLIR LES CONTES POPULAIRES

bien écouté et bien noté, c’est un paysan à l’aise, parfois noble d’allures, dans son costume auquel il est habitué ; le conte arrangé a toujours un peu l’air d’un campagnard en redingote.

En plusieurs pays, les instituteurs ont collaboré de la manière la plus profitable à l’enquête sur les traditions, les contes et les légendes. Pour n’en citer qu’un exemple, ceux du pays basque ont fourni à M. Cerquand une bonne partie des matériaux de son excellent recueil. Par leurs relations quotidiennes avec les paysans, dont ils savent le langage, par la connaissance qu’ils ont de la topographie du pays, les instituteurs peuvent rendre d’éminents services dans l’enquête qui se poursuit actuellement sur nos traditions nationales. Leurs découvertes seraient sans doute favorablement accueillies par les Sociétés savantes du département qu’ils habitent. En tout cas, elles pourraient être communiquées à la Société des Traditions populaires, récemment fondée à Paris. Le comité de rédaction de la Société examinera avec soin les manuscrits envoyés, et, s’il ne les publie pas, il se fera du moins un devoir de donner des conseils aux instituteurs qui voudraient occuper leurs loisirs à l’œuvre, à la fois patriotique et intéressante, de préserver de l’oubli ce qui subsiste encore de notre trésor légendaire[1].


  1. Prière d’adresser les documents destinés à la Revue des Traditions populaires (écrits sur un seul côté) à M. Paul Sébillot, 4, rue de l’Odéon, Paris.