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LE CONGRÈS DE LA LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT A BORDEAUX

Notre exposition du travail manuel des jeunes filles, chassée par les livres des petites salles qu’elle occupait au premier étage, a gagné à son exode. Nous lui avons trouvé un asile dans un vaste grenier, ingénieusement aménagé, où elle a pu prendre une extension considérable. Grâce à l’activité de Mlle Kœnig, cette partie du Musée est devenue des plus attrayantes et instructives ; elle reçoit de très nombreuses visites, surtout le jeudi, d’institutrices et de mères de famille. Les ouvrages sont méthodiquement rangés dans des vitrines, sur des tables, dans des albums, depuis les premiers essais de dessin spontané ou de pliage par les tout petits, jusqu’aux coutures ménagères ou aux ouvrages de luxe de nos écoles primaires supérieures. Comme dans toutes les autres parties de la maison, nous voulons qu’on voie ensemble ce qui se fait, ce qui peut se faire et ce qui doit se faire.

L’exposition du travail manuel dans les écoles de garçons, élémentaires, supérieures et normales, est presque tout entière à renouveler. Ce sera pour le printemps prochain.

Nous sommes très à l’étroit dans nos salles, ou plutôt dans les chambres d’inégale étendue et d’inégal éclairage où nous réunissons nos collections. Il faut nous étendre un peu au dehors. Nous préparons deux salles nouvelles dans un petit pavillon abandonné et qui menaçait de s’effondrer. Au moyen d’assez modiques réparations, nous obtiendrons un peu de place pour une exposition permanente d’hygiène scolaire, de tableaux muraux, de plans d’école, de bancs et tables, etc. C’est là aussi que nous pourrons installer les collections de lanternes et de vues destinées à l’enseignement par l’aspect, s’il est donné suite au projet d’établir au Musée pédagogique une sorte de Bibliothèque circulante des clichés photographiques à projection.

Nous voulons que notre établissement ne soit pas une sorte d’hypogée où se conservent dans l’isolement les choses mortes, mais qu’il soit un établissement de vie et de progrès. Nous vous proposons dans ce but de créer tous les ans un concours avec mentions et médailles soit entre les instituteurs, soit entre les éditeurs, pour les meilleurs ouvrages d’enseignement populaire, ou pour les meilleurs spécimens de matériel ou mobilier d’école. Les œuvres envoyées seront exposées et pourront suggérer d’utiles améliorations pratiques à nos maîtres.