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CHRONIQUE DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN FRANCE

tence plus facile, le prestige ridicule de fonctions infimes attirent dans les villes les jeunes gens de la campagne ; il faut leur dire la vérité, tout simplement, et les convaincre que leur intérêt bien entendu est de rester au village. Les lectures faites en classe, les devoirs de composition française, les problèmes d’arithmétique, peuvent concourir à ce but. On n’hésitera pas à donner aux leçons un caractère pratique, au besoin à faire le budget des recettes et des dépenses d’un « paysan » et d’un ouvrier ou d’un « employé » et à étudier la vie des uns et des autres au point de vue des avantages réels, de l’indépendance et même de la santé. On peut agir ainsi sur l’esprit de l’enfant, puis du jeune homme, et le prémunir à l’avance contre un danger de jour en jour plus grave. Mais surtout que l’instituteur, dans ses conversations, dans ses relations familières, témoigne lui-même sa sympathie, son respect pour l’agriculture, aussi bien pour le journalier qui gagne honnêtement un salaire modique, que pour le fermier ou le propriétaire qui dirige en personne la culture d’un « domaine ».

Ce n’est qu’à cette condition que son enseignement théorique et expérimental sera fructueux ».


Nécrologie

M. Henry Beauregard.

Nous apprenons la mort de M. le Dr Henry Beauregard, professeur à l’école de pharmacie de Paris, chevalier de la Légion d’honneur, décédé, à l’âge de quarante-huit ans, à Grasse (Alpes-Maritimes), où il était allé soigner sa santé chancelante. M. Beauregard faisait partie depuis longtemps du comité de rédaction de la Revue pédagogique, où il s’occupait spécialement — nos lecteurs savent avec quelle compétence — des questions relatives à l’hygiène et à l’enseignement des sciences naturelles.

Secrétaire général de l’Association philotechnique, M. Beauregard avait été l’un des premiers et des plus zélés propagateurs des œuvres d’éducation populaire.

Nous nous associons aux regrets très vifs que causera cette mort prématurée à tous ceux qui ont connu le Dr Beauregard et qui ont pu apprécier l’aménité de son caractère, l’étendue et la variété de son érudition, la sincérité de son dévouement à la cause de l’instruction primaire.

R. S.