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La Mutualité
(d’après un livre récent
[1])



Le personnel de l’enseignement primaire a accueilli, avec sa foi primesautière et la hardiesse novatrice qui le caractérise, l’idée de mutualité. Et s’il m’était permis d’employer une locution familière, je dirais qu’il y est allé franc jeu et de bon cœur. On comprendra sans peine l’émotion qu’il a éprouvée et les inquiétudes qui l’ont assailli dès l’apparition du livre de M. Lépine. Il s’est demandé immédiatement si les généreux efforts réalisés jusqu’à ce jour seraient vraiment utiles et durables, et si les espérances conçues n’aboutiraient pas, à brève échéance, à un avortement gros de conséquences.

Je me propose de calmer ces appréhensions. Je le ferai en dégageant du livre de M. Lépine les principes sur lesquels il repose et les idées directrices qui l’ont inspiré. Je n’ai pas l’intention de critiquer ces principes et ces idées directrices. Chacun a le droit d’avoir les siens. M. Lépine a usé de ce droit et nul ne peut le lui contester. Je me contenterai d’éclaircir les principes, de les opposer les uns aux autres et je dirai au lecteur : « choisis ».

Ce ne sera pas un des moindres mérites du très sérieux effort de M. Lépine — qu’il convient de louer — que de nous avoir invités à la réflexion critique, cette réflexion dût-elle nous faire adopter des principes contraires aux siens.

M. Lépine étudie les sociétés de secours mutuels en général et incidemment les mutualités scolaires. Afin de comprendre les

  1. F. Lépine : La Mutualité — ses principes — ses bases véritables (Paris, Colin.)