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Nécrologie.


Maurice Pellisson.

L’Université vient de perdre dans la personne de Maurice Pellisson, inspecteur d’Académie, ancien élève de l’École Normale supérieure, un des hommes qui l’ont honorée, et qui lui laisseront le souvenir le plus profondément respectueux.

I

Né le 15 octobre 1850, à Chateauneuf (Charente), Maurice Pellisson acheva ses études de lettres au lycée Charlemagne, sous la direction des professeurs de la Coulonche et Aderer. Il entra à l’École de la rue d’Ulm, le 5 août 1870. Il en sortit en septembre 1874 avec le titre d’agrégé des lettres. Dans ce concours difficile de l’agrégation, il avait obtenu le deuxième rang, à côté de Louis Bompard, l’inspecteur général de l’Enseignement secondaire, qui fut reçu le premier, et de Charles Lafont, le professeur de Première supérieure du lycée Louis-le-Grand, qui fut classé le troisième. Le président du jury reconnaît dans ce deuxième agrégé un esprit « très distingué, très littéraire » et il définit par avance le jeune maître : « c’est un futur professeur de rhétorique très brillant ». Cette prédiction fut aussitôt vérifiée. Agen, Périgueux, Pau, Poitiers, Angoulême n’ont pas oublié les débuts remarquables de ce normalien. En 1879, à Angoulême, il professait la rhétorique avec le succès que pouvaient lui valoir non seulement ses ressources d’esprit, sa parole vive et charmante, mais encore son zèle pour les élèves et son art de gagner leurs sentiments d’affection. On avait organisé, hors du lycée,