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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1916.djvu/465

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Nécrologie de M. Léo Armagnac



Le 27 mars dernier est mort à Paris, dans sa soixante-quinzième année, M. Léo Armagnac, ancien chef de bureau au Ministère de l’Instruction publique, inspecteur général honoraire. Voici plus de douze ans qu’il avait pris sa retraite, vingt ans qu’il avait quitté la rue de Grenelle. Nous, qui l’avions connu et qu’il avait formés au métier d’administrateur, nous lui gardions un fidèle et affectueux souvenir. Mais nos rangs commencent à s’éclaircir, Qu’il soit permis à un collaborateur qu’il voulait bien appeler son ami, — et qui fut un peu son élève, — d’évoquer, pour les jeunes de l’administration, la figure de ce galant homme, de ce bon serviteur de l’État.

M. Armagnac était né à la Guadeloupe en 1841. Il vint en France très Jeune et fit de fortes études au Petit Séminaire de Notre-Dame-des-Champs. En 1863, après avoir passé quelques mois à la Préfecture de la Seine, il entrait comme auxiliaire au Ministère de l’Instruction publique qu’il quitta en 1895 pour exercer les fonctions d’inspecteur général de l’économat dans les Écoles normales et les Écoles nationales professionnelles. Il avait été nommé sous-chef de bureau en 1870, chef en 1882, et décoré de la Légion d’honneur en 1889. Il comptait près de quarante-deux ans de service quand il jugea que le moment était venu de prendre un peu de repos. Cette longue carrière, si unie, ne fut interrompue que par la guerre de 1870. M. Armagnac s’était engagé le 8 août : prisonnier le 1er septembre, après Sedan, il resta captif jusqu’au 16 mars 1871. Il a noté ses courts souvenirs de soldat dans un charmant volume Quinze jours en campagne, que nous avons tous lu avec un vif intérêt, nous, les jeunes de ce temps-là.