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REVUE PÉDAGOGIQUE

résultat, il faut que les dictées soient assez faciles et leur longueur réglée de manière à permettre de donner des explications suffisantes.

» Les cartes de géographie sont calquées dans un certain nombre de cahiers. Les exercices de dessin, qui devraient être faits à main levée, ont été exécutés à l’aide d’instruments et de règles. La commission signale encore certains abus du dessin. Un maître, visant sans doute à l’effet, fait faire des dessins à la plume à chaque page et pour toute sorte d’exercices ; il gaspille ainsi un temps qui pourrait être plus utilement employé.

» C’est encore faire perdre le temps aux élèves que de faire mettre les titres en lettres moulées et d’orner les devoirs de chaque jour de cadres et de dessins…

» Après les défauts, il convient de signaler les qualités, qui, fort heureusement, ont été remarquées dans un grand nombre de cahiers. Il a suffi d’éviter les défauts que nous venons de signaler… »


Nécrologie.
M. Charles ZÉVORT

L’Université a fait une grande perte en M. Charles Zévort, que l’état de sa santé venait d’obliger à abandonner la direction de l’enseignement secondaire. Des liens étroits relient les uns aux autres les trois degrés de l’instruction publique en France. Qui ne sait quelle part active M. Zevort a prise aux discussions du Conseil supérieur dans toutes les questions d’ordre primaire ? Qui pourrait oublier l’intérêt paternel u’il a toujours porté à nos écoles élémentaires comme inspecteur d’académie à Marseille, comme recteur à Chambéry, à Bordeaux, à Aix, et de nouveau à Bordeaux d’où il avait été déplacé par « l’ordre moral » ? Nous l’avons vu à l’œuvre : nous avons été mêlé quelquefois à sa vie, à ses luttes, à ses espérances, à ses rêves. Nous conserverons de lui une vive et impérissable impression. Il paraissait toute volonté, au fond il était tout cœur ; mais l’un n’exclut pas l’autre, et M. Zevort a su montrer en toute occasion qu’il savait être aussi bon pour les personnes, aussi respectueux de leurs droits acquis et de leur légitime avancement, que fermement résolu à défendre, en gardien jaloux des droits de l’État, les intérêts de l’Université nationale.

Il est mort comme un soldat sur la brèche, après avoir donné toute sa vie, jusqu’au dernier souffle, à l’accomplissement rigide de ses devoirs professionnels. Il a beaucoup fait : ce qui restera surtout de lui, ce sera la création de l’enseignement secondaire des jeunes filles. Mais nous n’avons pas à retracer son œuvre, cela nous entraînerait trop loin. Nous tenons seulement, au nom de la Revue pédagogique, à rendre un dernier et juste hommage à un administrateur éminent, à un grand caractère, et à nous associer au deuil de sa famille.