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REVUE PÉDAGOGIQUE

la section d’histoire ne se présente pas dans des conditions aussi heureuses. Il y a quatre ans, sous les auspices de M. Vuitry, l’Académie a entrepris de continuer la publication des Ordon nances des rois de France. Déjà plus de douze mille actes ont été recueillis ; et grâce à la diligence passionnée de M. Picot, non seulement l’impression des titres des « Actes du pouvoir souverain sous François Ier » est parvenue à l’année 1534, mais une table analytique permet au chercheur de se frayer rapidement sa voie. C’est le dépouillement de ces richesses que la section d’histoire provoquait, en proposant l’étude de l’Administration royale sous François Ier. Elle ne demandait pas, est-il besoin de le dire ? une histoire du règne ; mais il lui avait paru que les Actes royaux offraient un cadre nouveau pour dresser le tableau des grandes institutions judiciaires, administratives et financières qui datent de cette époque, et en expliquer le jeu par un judicieux groupement des faits. — Le seul mémoire que nous ayons reçu n’a point répondu à ce programme. Le crédit afférent au prix se trouve ainsi annulé faute d’emploi. Mais le sujet a été main tenu pour un concours spécial que nous aurons tout à l’heure à faire connaître. Nous avons la confiance que quelque disciple de notre jeune école historique saura tirer parti de ce trésor créé par l’Académie. Œuvre de science, le travail qu’elle appelle est en même temps une œuvre de patriotisme éclairé. Dans ces vieilles institutions respire l’âme de la France, âme trop mobile parfois, hélas ! et que le souffle des passions emporte, mais qui, à travers toutes les vicissitudes, conserve, indestructible, son fonds héréditaire de rectitude et de bon sens.

Aucun mémoire n’a été déposé pour le prix Odilon Barrot (section de Législation) ni pour le prix Rossi (section d’Économie politique). Il ne sera peut-être pas inopportun d’en rappeler les sujets.

En invitant à une étude sur les résultats de la protection industrielle, la section d’Économie politique n’a pas l’intention de renouveler une discussion entre les défenseurs de la protection et les disciples de la liberté. Il n’y a plus guère à revenir sur les arguments de raison que depuis un siècle ces adversaires s’opposent sans se convaincre. C’est dans l’expérience qu’il faut chercher la lumière, dans les comptes des gains réalisés par les