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REVUE PÉDAGOGIQUE

lité du bien à accomplir en même temps que la satisfaction du bien accompli. Quand, à tous les degrés, chacun a épuisé ses ressources et fait son œuvre de fraternelle activité, c’est alors seulement que, dans un intérêt général insuffisamment garanti, l’État a le devoir d’intervenir. Ainsi peut-il espérer de faire le bien sans courir le risque d’en voir sortir le mal ; ainsi seront fortifiés les liens de la société qu’une fausse application de l’assistance systématiquement organisée aboutirait à détendre, sinon à briser. Cette doctrine, que nous avons déjà relevée dans les mémoires sur les logements d’ouvriers, est également le fond de tous ceux qu’a produits le concours du prix de Beaujour. Au témoignage des membres de la commission, ce concours a été supérieur. Sur huit mémoires reçus, six obtiennent une récompense. Il est accordé : une mention honorable à M. Georges Saunois de Chevert (n° 7), à qui l’Académie sait gré des monographies d’institutions charitables dont son travail est semé ; une mention très honorable (n° 1) à M. Antony Roulliet, déjà mentionné dans un autre concours, dont les laborieuses analyses révèlent une fois de plus un esprit exact et nourri. Des vues personnelles, développées avec abondance, soutenues avec feu, ont mérité au n° 8, dont l’auteur est Mme Clémence Royer, une médaille de mille francs. Avec le n° 5, qui appartient à M. Chevallier, professeur d’économie politique à l’Institut national agronomique, nous nous élevons encore d’un degré : une science mûrie tant par l’étude des principes que par l’observation des faits, un sens juste, une langue simple, l’auraient peut-être, malgré de regrettables lacunes, désigné pour le prix dans une année moins riche ; il lui est décerné une médaille de trois mille francs. Une récompense d’égale va leur est donnée au n° 2, M. Léon Lallemand, avocat à la Cour de Paris, dont le travail, malheureusement trop court sur l’objet spécial de la question, mais bien ordonné, solide et précis, a déjà la fermeté d’un livre. Enfin une récompense plus haute, une médaille de cinq mille francs, a paru nécessaire à l’Académie pour signaler dignement à l’opinion publique le n° 4, dont l’auteur est M. Hubert-Valleroux, avocat à la Cour de Paris. Si la passion l’anime, si la polémique l’entraîne çà et là avec quelque excès, son œuvre dans l’ensemble est