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LE COMITÉ DE L’AFRIQUE FRANÇAISE



Quand, au mois d’août dernier, est parvenue en France la déplorable nouvelle du désastre de la mission Crampel, tout le monde a pu lire dans les journaux l’appel adressé au public par le Comité de l’Afrique française, en vue de recueillir les fonds nécessaires à la continuation de l’entreprise commencée. Bien des personnes en France, peu au courant des questions géographiques, ont sans doute alors entendu parler de ce comité pour la première fois ; plus d’une vraisemblablement s’est demandé ce qu’il était et quel but il se proposait. C’est, croyons-nous, faire une besogne utile, nous dirons même patriotique, que de contribuer à faire connaître et le comité et son œuvre.

On sait qu’un traité récent conclu avec l’Angleterre a placé sous l’influence française une partie considérable de l’Afrique du nord-ouest ; on sait aussi que nos possessions de l’Afrique occidentale, Sénégal, Soudan français, Rivières du Sud et Congo, s’accroissent presque incessamment grâce au courage de nos soldats et au dévouement de nos explorateurs. Or, dès la fin de 1889, a été émise une grande et noble idée, celle d’étendre d’une façon continue notre influence et notre domaine, à travers le Soudan et le Sahara, du Congo au Sénégal, à l’Algérie et à la Tunisie. Aussitôt, comprenant la nécessité d’agir sans retard en vue de la réalisation de ce plan, de peur d’être devancés par d’autres nations rivales, notamment par l’Angleterre et l’Allemagne, un certain nombre de personnes généreuses organisèrent à leurs frais une première expédition, l’expédition Crampel, dont le but était d’explorer la région comprise entre le Congo et le lac Tchad et d’y conclure des traités, puis de revenir, s’il était possible, par le nord, vers la Tunisie ou l’Algérie.

D’autres expéditions furent également favorisées, dans les mêmes conditions, par l’initiative privée et sans que, dans ces