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LA PRESSE ET LES LIVRES

qu’elle a depuis trop longtemps ; ils ne multiplieront plus les compositions pour compter les fautes des élèves. Ils porteront plutôt leurs efforts sur l’étude même de la langue, sur l’apprentissage du langage, c’est-à-dire sur l’acquisition méthodique et la connaissance exacte des termes et des expressions ; ils exerceront leurs élèves à dire et à écrire leur pensée clairement et aussi correctement que possible, enfin ils leur feront connaître, apprécier et retenir par des lectures expliquées, par des récitations, les meilleurs morceaux de nos auteurs classiques, afin de former leur goût et de leur donner, s’il est possible, l’habitude des formes élégantes du langage.

U. A. »


Code annoté du Commerce et de l’Industrie. Lois, ordonnances, décrets et arrêtés relatifs au commerce et à l’industrie, avec un commentaire tiré des circulaires ministérielles, de la jurisprudence du Conseil d’État et de la Cour de cassation, par Georges Paulet, chef de bureau au ministère du commerce. Berger-Levrault et Cie, 1891. — Au moment où l’organisation de l’enseignement professionnel préoccupe si vivement l’opinion publique, le Code du commerce et de l’industrie que vient de publier M. Paulet prend un caractère très marqué d’actualité et d’opportunité. Il s’impose tout particulièrement à l’attention des lecteurs de la Revue pédagogique.

On parle beaucoup en ce moment de l’enseignement professionnel. Le Parlement s’est montré, à diverses reprises, très bien disposé pour lui. Un mot a été dit et répété : « L’enseignement primaire supérieur sera professionnel ou il ne sera pas. » Cette formule a fait fortune, et l’on est en train de l’appliquer. Un grand nombre d’écoles primaires supérieures, où l’on avait donné jusqu’à ce jour un complément d’enseignement primaire élémentaire et, en outre, quelques notions simples de travail manuel, ont été placées sous le régime établi par la loi du 11 décembre 1880. Leurs programmes ont été transformés sous le contrôle d’une grande commission ministérielle dont les travaux ne sont pas encore terminés. La législation qui les régit va être modifiée. À ce point de vue le Code de M. Paulet, si complet, si parfaitement à jour », ne tardera pas à présenter des lacunes d’ailleurs faciles à combler. Mais il va nous être précieux pour mesurer rapidement les progrès réalisés depuis la promulgation de la loi du 11 décembre 1880, qui restera comme le statut organique de l’enseignement primaire professionnel.

Ainsi que M. Paulet le constatait lui-même dans la substantielle étude qu’il a publiée en 1888 dans la série des Mémoires et document scolaires du Musée pédagogique[1], l’enseignement primaire professionnel a marché d’un pas inégal depuis sa fondation. Créé par la loi du 11 décembre 1880, il a reçu du décret du 30 juillet 1881 une première

  1. Fascicule n° 83, L’Enseignement primaire professionnel, étude sur la législation en vigueur, par Georges Paulet.