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Nlle série. Tome LIX.
15 Décembre.
N°12

REVUE
Pédagogique

Auguste Angellier professeur.


Depuis qu’il s’en est allé, ma pensée se retourne obstinément vers ces jours où, débutant encore jeune, — c’était en 1881, il avait donc trente-deux ans — il nous donna ses premières leçons à la Faculté des lettres de Douai. Je le revois faisant son cours en chaire, tandis que, ayant déserté pour ce jour-là les incommodes banquettes qui meublent l’assez grande salle, nous sommes assis, sur cinq ou six chaises, autour d’une petite table, dans un coin, près de lui, en une sorte d’intimité pour nous toute nouvelle.

Dans une première leçon, il esquissa les grands traits de la littérature anglaise, qu’il vanta surtout pour son extraordinaire richesse en poésie. Une autre fois il se fit le rapide historien de la formation composite de la langue anglaise, qui lui a donné son incomparable opulence, l’abondante synonymie qui offre des jeux de vocables adaptés à tous les tons. Ce furent là des sortes de leçons d’ouverture. Je retrouve ensuite des traces de lecons sur l’histoire du presbytérianisme, sur les romanciers Dickens[1], Thackeray, G. Eliot, sur la vie d’Edgar Poë. Un jour, il essaie

  1. 25 mai 1882.