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a. herzen. — identité de la conscience du moi

sine quâ non de la continuité et de l’identité du moi. Si un jour la marchande de poissons oubliait sa première condition, son « moi fondamental » cesserait ipso facto ; est-ce que le moi extérieur deviendrait alors fondamental ? Les psychologues spiritualistes se contenteront-ils d’un moi fondamental qu’il suffit d’oublier pour qu’il cesse d’exister ? J’en doute. D’ailleurs le but de la science n’est pas de contenter une école de préférence à une autre, mais de constater la vérité, quelle qu’elle soit.

Ainsi, le moi est la cénesthésie dans les moments où elle n’est pas impersonnelle ; sa continuité et son unité, toutes deux fort relatives, sont dues exclusivement à la mémoire.

A. Herzen.