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-même les ressources nécessaires pour en sortir (p. 186). La race humaine a été dans un état d’ignorance et d’innocence ; voilà tout. Et si on la trouve quelque part à l’heure actuelle livrée à la brutalité de la vie sauvage, c’est qu’elle a subi en certains points une dégradation lamentable (p. 193). Tels sont les principes généraux qui ont inspiré cet ouvrage, et voilà pourquoi nous disons qu’en dépit du talent littéraire dont il fait preuve, il n’apporte guère d’éléments nouveaux à la science des sociétés.

A. Espinas.

Descours di Tournoy (Giuseppe) : Del Vero, del Bello e del Bene.

M. Descours de Tournoy est professeur à Potenza en Basillcate : ce sont sans doute les notes dont il se sert dans son enseignement qu’il a réunies ici et qu’il intitule : Essai de philosophie pour tous. La rédaction de ce cours est un peu hâtive. Les diverses parties n’en sont pas toujours proportionnées ; ainsi certains chapitres ont été démesurément grossis par de longues citations de Galilée, tandis que d’autres sont d’une brièveté qui touche à la sécheresse. Souvent un nom, une idée sont jetés en passant, comme au hasard, et le lecteur regrette le défaut d’éclaircissements, d’autant plus nécessaires dans un livre qui s’adresse à tous. En revanche, le livre est d’allure assez vive et témoigne d’une incontestable originalité d’esprit et de caractère. L’auteur dit librement, à propos de tout, sa pensée sur les systèmes et les événements contemporains, et certaines hardiesses ne l’effraient pas. Sa doctrine touche par plusieurs côtés à celle de Kant et à celle de Spinoza : peut-être n’est-elle point assez digérée, et laisse-t-elle trop voir que M. Descours de Tournoy est un autodidacte résolu. Des trois parties annoncées la première paraît seule aujourd’hui. Elle contient, suivant une division analogue à celle de notre Logique de Port-Royal, premièrement une Idéologie où il est traité de la formation des notions, secondement une Logique où sont exposées les combinaisons possibles de ces notions. Un chapitre sur la métaphysique forme la troisième partie, et les principes de la Psychologie sont rapidement énoncés dans un appendice.

A. E.