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588 REVUE PHILOSOPHIQUE

(R,) == T (R) — X. Éliminant, il vient : (RO = F — - x — y. Donc (RJ est faux ; or, s'il est faux, sa contradictoire R' est vraie (101) ; il y a donc des règles sans exception, quand ce ne serait que cette asser- tion même : il y a des règles sans exception. La proposition en question est donc nécessairement fausse.

IV. Tout est vrai.

C'est la thèse du fatalisme matérialiste, car les idées prétendument fausses, tirant leur origine des lois inéluctables de la matière sont tout aussi légitimes que les idées prétendument vraies i.

On a donc : T (R) = V — x ; mais aussi il est permis d'écrire : T (R) = F — y (a); et cette assertion, étant comprise dans T (R), est vraie ; on a donc par élimination de T(R) : V — x = F — y, c'est- à-dire que certaines propositions vraies sont en même temps fausses; et parmi ces propositions se trouve celle que nous examinons. Au lieu de la proposition (a) nous pouvions aussi écrire T (R) = F — x; et l'on concluait alors que V = F , c'est-à-dire, admettre que tout est vrai, c'est identifier le vrai et le faux, et admettre que tout est faux.

N. B. Les mots vrai et faux sont pris ici dans leurs sens objectif (Voir rem. 23 et 26).

V. Tout est faux.

C'est la thèse du scepticisme.

On a donc : T (R) = F — y. Mais c'est là une relation que nous pouvons représenter par (R^), et nous avons (Rj) = T (R) — x ; donc (Rj) = F — y — x, c'est-à-dire que cette thèse est fausse. Elle aboutit donc à une conséquence analogue à celle que nous avons obtenue dans les n°' lil et IV. Cependant il y a une distinction à faire. Ceux qui soutiennent les propositions III et IV admettent la légiti- mité du raisonnement, admettent qu'il existe des règles auxquelles ils soumettent leur thèse; tandis que le sceptique nie la légitimité de la raison. En conséquence l'argumentation dans III et IV est ad hominem, tandis que dans V elle n'atteint pas l'adversaire.

VI. La vérité est relative aux temps et aux lieux. C'est la thèse de l'éclectisme.

Toute proposion n'est vraie qu'en son temps et en son lieu, c'est- à-dire est provisoire : T(R) = P -— y. Or c'est là une proposition (Rj) qui elle-même doit être provisoire : (R^) = P — y — x, et qui, par conséquent, est vraie en certains temps et certains lieux, mais est fausse en d'autres temps et en d'autres lieux. Si l'éclectisme regarde le système qu'il énonce comme étant la vérité du moment, il n'est pas en contradiction avec lui-même, mais il reconnaît par

1. Voir plus loin comment nous expliquons l'erreur.

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