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ANALYSESmax perty. — Das Seelenleben der Thiere.

précise que dans ses essais du premier volume, qui sont plutôt une œuvre de critique littéraire et de moraliste.




Max Perty. Das Seelenleben der Thiere : Thatsachen und Betrachtungen (la Vie psychique des animaux ; faits et considérations), Winter, Heidelberg et Leipzig. In-8°, viii-719 pages. 2e édition, augmentée.

Ce livre est surtout un recueil de faits. On ne peut que louer l’ordre avec lequel ils sont classés, ainsi que la clarté de l’exposition. Dans la première partie de son ouvrage, M. Perty, après avoir comparé d’une manière générale l’âme animale et l’âme humaine, examine dans des chapitres distincts l’intelligence des animaux, leurs sentiments, leurs volontés, les rapports sociaux, leur langage et autres moyens de communication, leurs instincts, leurs migrations, leurs rapports avec l’homme. La deuxième partie est consacrée à déterminer le caractère psychologique de chaque classe : rhizopodes et infusoires, spongiaires, coralliaires, acalèphes, échinodermes, vers, mollusques, crustacés, arachnides, insectes, poissons, amphibies, reptiles, oiseaux, mammifères. Quatre types principaux sont examinés à part : le cheval, l’éléphant, le chien, les singes.

L’auteur prend de toutes mains, et, comme il le fait remarquer lui-même dans sa préface, il a rassemblé une masse d’observations rares ou peu connues. On n’a pas à se plaindre de l’abondance ; en revanche, on voudrait quelquefois plus de critique. Des observations d’allure suspecte sont rapportées, sans l’appui d’autorités convaincantes, et servent de base à des interprétations hypothétiques (voir en particulier pages 38 et 39). Dans la psychologie animale, la part de la conjecture est si grande, qu’on cède bien souvent au penchant de prêter aux animaux nos sentiments et nos idées.

On peut aussi reprocher à l’auteur des digressions au moins inutiles. À propos des rapports qui existent entre l’homme et les animaux, il est naturel de parler de la domestication, du dressage, de l’apprivoisement, et autres faits d’un intérêt psychologique ; mais des dissertations sur la zoolâtrie ou adoration des animaux par l’homme, sur les Jardins d’acclimatation, sur la Société protectrice des animaux, sur les vivisections et leurs abus[1], nous paraissent complètement hors du sujet.

Si, dans ce livre, les observations et les faits sont abondants, les considérations et les expositions de doctrine sont assez rares. M. Perty a développé ses idées philosophiques dans de nombreux ouvrages qui, comme leurs titres l’indiquent, ont tous quelque rapport avec les

  1. Chapitre ix, p. 166 à 213.