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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




VIERTELJAHRSSCHRIFT FÜR WISSENSGHAFTLICHE PHILOSOPHIE.


1879. No 2.

Wundt : Sur le rapport des sentiments aux représentations.

Des préoccupations métaphysiques ou morales se sont trop souvent mêlées à la question. Dominés également par le désir de l’unité, les uns, comme Herbart, ramènent les sentiments aux représentations les autres, comme Fortlage et Horwicz, ramènent les représentations aux sentiments. Une troisième opinion considère les unes et les autres comme indépendantes : elle est soutenue, en une certaine mesure, par Léon Dumont. Enfin une quatrième hypothèse voit dans le sentiment et la représentation les deux éléments coordonnés d’un même processus interne dont l’abstraction seule opère la séparation. Telle est la doctrine que Wundt développe dans sa Psychologie physiologique. Horwicz consacre la majeure partie de ses Analyses psychologiques à démontrer le primat des sentiments ; mais on sent chez lui le parti pris ; il ne voit que ce qu’il veut voir. Il abuse d’ailleurs des hypothèses physiologiques. Il s’agit pour le sentiment, comme on l’a déjà fait pour la perception, de démêler les éléments plus ou moins conscients qui le composent. On doit surtout éviter l’erreur de placer le sentiment avant le désir et de faire précéder la volonté par ce dernier : c’est l’ordre inverse qu’il faudrait suivre. « Tous les mouvements de la sensibilité (Gemüthsbewegungen) ne sont que des réactions de la volonté. » Le désir, c’est la volonté, qui fait effort pour arriver à l’acte ; le sentiment (de plaisir ou de peine), c’est l’état qui précède le désir ou qui suit l’acte. — Il est temps enfin de renoncer à séparer, comme des facultés réellement indépendantes, la représentation, le sentiment et le vouloir, et de s’habituer à ne les regarder que comme des abstractions, ainsi qu’on fait, depuis Herbart, pour la mémoire, l’imagination, l’entendement et la raison.

Planck : Intuition sensible et loi logique de la causalité (2e et dernier article). L’auteur continue sa réfutation de la théorie de la perception sensible de Zeller et en même temps de celle de Kant. Il veut nous donner ainsi « une théorie véritablement réaliste et conforme à toutes les exigences de la nature, qui soit le contrepied de cette doctrine idéaliste, étrangère à la nature et digne de la scolastique, qui a trouvé son expression dans la critique de Kant. »