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de ses raisonnements bourgeois. Il est resté Lucilio jusqu’à nos jours. C’est ainsi que l’appellent et le faussaire Dumège, dont je raconterai en détail l’odieuse supercherie si cette étude paraît en volume[1], et le P. Prat, jésuite, auteur de Recherches sur la Société de Jésus du temps du P. Coton publiées à Lyon en 1876, qui suppose à tort, comme on l’a vu, que l’ex-confesseur de Louis XIII fut le principal instigateur de l’arrestation de Vanini. C’était une nouvelle gloire pour le P. Coton, et voilà qu’elle lui est ôtée ! Le P. Prat aura de la peine à s’en consoler.


Toulouse, 24 mai 1879.
Adolphe Baudouin.

  1. L’histoire de son prétendu extrait des Mémoires de Malenfant est assez curieuse. C’est M. Ad. Franck, aujourd’hui membre de l’Institut, qui le communiqua à M. Cousin, vers 1832, pour s’en faire bien accueillir. — Il le tenait de M. Gatien Arnoult, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Toulouse, dont il avait suivi les cours. M. Gatien Arnoult l’avait reçu lui-même de M. Léonce de Lavergite, qui n’avait pas encore quitté Toulouse en ce temps-là. Comment cette pièce était venue entre les mains de M. de Lavergne, il l’a oublié ; mais, sans nul doute, elle lui avait été donnée par M. Dumége qu’il fréquentait, et dont l’autorité comme archéologue et comme historien local était fort grande alors. En effet, on trouve dans les Institutions toulousaines du même M. Dumège, publiées en 1844, une note sur Vanini qui est donnée pour extraite des Mémoires de Malenfant et qui ressemble d’ailleurs pour le fond, sinon pour la forme, à celle que M. Cousin allait publier dans la Revue des Deux-Mondes. Plus tard, lorsque M. Dumége donna son édition in-8o de l’Histoire de Languedoc des Bénédictins, il n’eut garde d’y insérer la note des Institutions toulousaines ; il aima mieux reproduire celle de la Revue des Deux-Mondes, qu’il avait évidemment reconnue comme son bien, et que devait autoriser désormais le nom de M. Cousin.