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REVUE DES PÉRIODIQUES


LA FILOSOFIA DELLE SCUOLE ITALIANE.

Février-août 1879.

Février. — Le comte Mamiani répond à l’article de M. Ferri sur les idées. On se rappelle que celui-ci penche vers une solution péripatéticienne. Le fondateur de la Revue, après les politesses accoutumées, se borne à exposer dans sa réponse les principes bien connus de son idéalisme. Les hypostases ou les déterminations intérieures et concrètes de l’Être absolu sont dévoilées à la pensée par des êtres représentatifs, émanations de sa substance ; ces êtres, en tant qu’apparaissant à la pensée, sont des vérités, nécessaires comme l’Être infini, et montrant dans leur liaison l’ordre même de ses attributs. Telles sont les idées, vérités et êtres à la fois. Leur existence est un fait indiscutable, certain comme l’expérience même, etc. — Un autre article du même auteur, intitulé Philosophie de la réalité, est consacré aux mêmes spéculations ontologiques. L’illustre comte ne se dissimule pas d’ailleurs que ces sortes de spéculations sont universellement délaissées, sauf dans son école ; et l’on sait qu’une bonne partie de ses disciples sort des séminaires.

M. Bobba continue à étudier la doctrine de Spencer sur la liberté dans ses rapports avec la morale. Il s’applique à prouver : 1o que sa construction est en contradiction avec elle-même ; 2o que la partie expérimentale ne reproduit pas les résultats véritables de l’observation et de l’expérience ; 3o que la doctrine tout entière est inconciliable avec la moralité. Le système se contredit, parce qu’il prétend s’appuyer sur l’expérience et s’appuie en réalité sur une hypothèse.

M. Félice Ramorino, dans un discours sur Platon philosophe, artiste et écrivain, renouvelle les antiques lieux communs contre les sophistes et la prétendue dépravation qui serait résultée de leur enseignement. Il semble ignorer que leur procès a été révisé par la critique. Dorénavant, ceux qui écrivent non pour l’édification de la jeunesse, mais pour la vérité, auront à se demander si la décadence de l’esprit grec ne se révèle pas plutôt par le théologisme des socratiques que par le naturalisme des Ioniens et des sophistes. On pourrait peut-être aussi donner une idée plus claire du style de Platon qu’en le comparant à l’ouverture de la Sémiramis de Rossini.

M. Vincenzo Di Giovanni envoie au directeur de la Revue une note sur les origines de la pensée de Pascal : que le centre de l’univers est partout, et la circonférence nulle part.