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périodiques. — Revue d’Anthropologie.

6o Les nerfs se fatiguent.

7o La théorie chimique peut seule rendre compte du phénomène dit de l’avalanche (l’action nerveuse allant toujours en croissant), etc.

Enfin M. Charles fait remarquer qu’une théorie analogue à la théorie chimique a été proposée par Herbert Spencer, qui suppose qu’il se passe dans les nerfs en action une transformation isomérique (Principes de psychologie, t. I, 1re partie).


REVUE D’ANTHROPOLOGIE,

Dirigée par M. Broca. 1879.

Dr Paul Broca. Recherches sur les centres olfactifs.

Cet important mémoire a pour préambule une revendication en faveur de l’anatomie comparée. Il n’est pas vrai, dit M. Broca, que la physiologie expérimentale soit la seule voie par laquelle nous puissions connaître les fonctions d’un organe. Après l’anatomie pure et l’anatomie pathologique, l’anatomie comparée nous fournit souvent les données les plus importantes. Ainsi l’anatomie comparée « peut nous révéler certaines connexions, certaines solidarités anatomiques et fonctionnelles, que la dissection la plus attentive du cerveau n’a pu constater jusqu’ici, et l’interprétation de ces faits anatomiques peut nous être d’un grand secours dans la recherche des localisations cérébrales. »

C’est à l’aide de cette méthode que M. Broca se propose d’élucider la localisation du sens olfactif dans le cerveau.

Au point de vue de l’odorat, les mammifères se divisent en deux groupes, les osmatiques et les anosmatiques. La catégorie des anosmatiques comprend les cétacés, les carnassiers amphibies et les primates. Le peu de développement ou l’absence de l’odorat dépend chez les cétacés et les amphibies, qui cherchent leur proie dans l’eau, de l’inutilité de ce sens, et chez les primates du développement excessif du lobe frontal, c’est-à-dire de l’intelligence, qui également relègue à un second plan les fonctions de l’odorat, lesquels jouent un si grand rôle chez les osmatiques.

C’est naturellement chez les osmatiques que l’appareil olfactif est le plus développé, et il importe de le décrire avec soin, pour voir les modifications qu’il subit chez les animaux qui ont peu ou point d’odorat.

Tout d’abord, il y a le lobe olfactif, dont le pédoncule se rattache au cerveau par un certain nombre de racines. Deux de ces racines sont bien connues : l’une, interne, se perd à la partie antérieure du lobe du corps calleux; l’autre, externe, se jette dans le lobule de l’hippocampe à la face inférieure du cerveau. On connaît encore bien une autre racine, située entre les deux autres, recouverte, chez les osmatiques, de substance grise et qui se jette d’une part dans la commissure antérieure et en arrière dans les faisceaux inférieurs du pédoncule cérébral. Enfin M. Broca décrit une quatrième racine, supérieure, également re-