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analyses. — pietro siciliani. La scienza dell'educazione.

critique de la connaissance aussi bien que la science font entendre contre les deux doctrines des protestations énergiques. On leur reproche également tantôt d’imiter le matérialisme, en voulant faire sortir la conscience de son contraire, soit de l’inconscient, soit de la matière ; tantôt de se rapprocher de l’ancien dogmatisme et de professer sous des formes diverses l’identité de l’être et de la pensée ; enfin de se mettre trop souvent en flagrante opposition avec les affirmations les plus incontestées de la science.

La philosophie de Fechner et celle de Lotze ne prêtent pas à d’aussi graves objections. Mais elles s’inspirent trop volontiers des enseignements métaphysiques du passé, pour n’être pas suspectes à priori à la majorité des esprits. Elles n’en constituent pas moins le plus remarquable effort qui ait été tenté pour concilier la métaphysique avec les exigences de la théorie de la connaissance et les récentes découvertes de la science.

Cela est surtout vrai de la philosophie de Lotze, qui grandit tous les jours dans l’estime des penseurs pénétrants et instruits, et qui aurait certainement rallié un plus grand nombre d’adhérents, si elle avait su se montrer aussi équitable et symphatique à toutes les nouveautés de la science contemporaine qu’elle avait su l’être autrefois aux découvertes de la biologie mécanique.

Le mysticisme ardent et l’imagination aventureuse de Fechner sont encore moins faits pour lui concilier les sympathies des savants, et Riemann, dont l’adhésion n’a, du reste, été connue qu’après sa mort, n’a pas trouvé jusqu’ici d’imitateurs.

Quoi qu’il en soit de l’insuccès de ces tentatives, tout présage que le siècle n’attendra pas longtemps la métaphysique qui doit répondre à ses besoins divers. Les philosophes et les savants en rassemblent, en préparent à l’envi les matériaux. Jamais la science ne s’est portée avec plus de passion et de succès vers les explications synthétiques ; jamais la philosophie n’a scruté avec plus de persévérance et de méthode les principes et les conditions de la certitude. Des deux côtés s’élaborent, avec autant de scrupule que de zèle, les matériaux de la métaphysique, qui ne servira pas moins les intérêts de la vraie religion que ceux de la science et de la moralité. Elle réalisera sans doute dans la conscience humaine une révolution aussi profonde et aussi féconde, que fut à son heure la révolution opérée par le christianisme.

D. Nolen.

Pietro Siciliani. — La scienza dell’educazione nelle scuole italiane come antitesi alla pedagogia ortodossa. Bologne, 1879, 1 vol. de 214 pages.

Ce n’est pas seulement en France que les questions d’éducation et de pédagogie générale sont à l’ordre du jour. Sans parler de l’Angleterre et de l’Allemagne, où elles ont toujours préoccupé les esprits, voici