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notices bibliographiques

veuse de l’autre. La force ne peut être opposée à la matière inorganique comme l’esprit est opposé au corps, car l’esprit forme un groupe de phénomènes particuliers, sensations, images, etc. La force n’en présente aucun, à notre connaissance du moins. Cela d’ailleurs ne saurait rien enlever au mérite psychologique de M. Herzen, sur lequel je n’insiste pas, car tout le monde le connaît et l’apprécie[1]. Fr. Paulhan.


Alphonz Bilharz et Portus Dannegger. — Metaphysische anfangsgrunde der mathematischen Wissenschaften, auf grundlage der heliocentrischen philosophie (Principes métaphysiques des sciences mathématiques, fondés sur la philosophie héliocentrique). Sigmaringen, C. Tappen, 1880 (in-16, viii-97 pages, une planche lithographiée, caractères gothiques).

M. Bilharz, docteur-médecin, a publié en 1879 (Stuttgart, J.-C. Cotta) Der heliocentrische Standpunkt der Weltbetrachtung ; Grundlegungen zu einer wirklichen Naturphilosophie (Le point de vue héliocentrique pour considérer le monde ; fondements d’une philosophie réelle de la nature). Il s’adjoint aujourd’hui un ingénieur pour appliquer son système aux sciences exactes. L’opuscule dû à cette collaboration comprend deux parties : l’une consacrée à la théorie de la connaissance, l’autre aux mathématiques. Cette dernière est un pur exposé des principes des calculs différentiel, intégral, voire même des variations, avec des applications classiques à la géométrie et à la mécanique. Nous ne nous arrêterons pas à ce travail, où le point de vue héliocentrique ne paraît guère utilisé, et que son auteur (p. 94) présente comme une préparation à la lecture des œuvres de Lagrange. Mais nous ne saurions trop nous inscrire en faux contre l’assertion de la préface (p. vii), d’après laquelle, depuis la mort de ce grand génie, la mathématique serait restée essentiellement la même. Si grande que doive toujours subsister l’admiration pour Lagrange, les directions particulières qu’il a essayé de donner à la science ont été dès longtemps abandonnées, et, quant à la valeur propre des travaux de notre siècle en mathématiques, l’âge prochain, qui seul pourra les juger sainement, les égalera probablement au moins à ceux du xviie siècle.

Nous renoncerons aussi à tenter d’expliquer clairement à nos lecteurs ce que M. Bilharz entend par points de vue géocentrique, périgéique, héliocentrique et cosmocentrique. Il nous faudrait nous étendre au moins autant qu’il l’a fait, et l’on n’attacherait peut-être pas un très grand intérêt à des représentations figurées, à des allégories plus ou moins forcées, où se dépeint, suivant l’auteur, le processus de la connaissance, mais qui en tout cas ne peuvent, par elles-mêmes, rien

  1. Le travail de M. Herzen sur la loi physique de la conscience a été résumé par M. Herzen lui-même dans la Revue philosophique, avril 1879. Consulter aussi le compte rendu qui en a été fait dans le numéro de mai 1879, et la lettre d’Herzen, dans le numéro de juin.