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périodiques. — Zeitschrift fuer Philosophie.

manière satisfaisante les questions qu’il soulève relativement à la nature des esprits et au monde qu’ils habitent. Baader mériterait mieux d’être consulté sur ce mystérieux sujet, au dire de Fr. Hoffmann, qui n’hésite pas à soutenir d’ailleurs qu’il y a plus de vérité dans Baader que dans Kant, le philosophe préféré à tort par Zœllner.

Il ne paraît pas non plus que Zcellner invoque avec plus de succès les déclarations de saint Paul et de Jésus, en faveur de la quatrième dimension de l’espace, dont la démonstration lui tient à cœur.

Wilhelm Wiegand : Leibniz et ses tentatives de pacification religieuse (fin). Le dessein de Leibniz répondait au besoin général des esprits, et ne faisait que reprendre avec plus de suite et d’autorité les efforts tentés déjà de bien des côtés.

L’électeur palatin Charles-Louis n’avait-il pas fait élever à Mannhein en 1663, un temple à l’union de toutes les confessions chrétiennes ? Et pourtant la tentative du philosophe échoua complètement, malgré les dispositions favorables de l’esprit public, malgré le concours de plusieurs princes. On a dit que Leibniz ne s’était pas intéressé sérieusement à l’entreprise ; que son indifférence religieuse, ses ménagements pour les divers partis enlevaient à son action l’ardeur et l’autorité nécessaires au succès. Mais on oublie que Leibniz était convaincu, comme le remarque finement Lessing, qu’il y a une part de vérité dans toute doctrine, théologique ou autre ; et il s’appliquait à dégager, dans les opinions les plus contraires, cet élément caché de vérité qui lui permettait de les rattacher également à son propre système. De là cet l’esprit de conciliation et de tolérance qui est l’âme même de sa philosophie, et qu’il voulait répandre autour de lui ; de là ces ménagements pour des doctrines rivales, qu’on prenait pour la marque de l’irrésolution ou de l’indifférence religieuse. Quoi qu’il en soit, Leibniz n’avait pas tardé à comprendre l’inutilité de ses efforts. Dès 1698, avant de reprendre ses pourparlers avec Bossuet, il croyait plus pratique d’ébaucher avec ses amis le plan d’une société de théophiles, qui devait se borner au rôle d’une « Église invisible de vrais savants », comme il écrivait. — L’auteur termine son intéressant travail en discutant l’authenticité de certains écrits de Leibniz relatifs à ces tentatives de pacification religieuse, et en publiant un document inédit sur le même sujet.

Eduard Rehnisch : Essai de critique des dogmes et des opinions traditionnels en logique, et particulièrement de la théorie du raisonnement (fin).

Séduits par l’exemple d’Aristote, les logiciens oublient trop souvent que la forme seule ne décide pas de la vérité. Ils méconnaissent que le calcul, cette application mathématique de l’entendement, est, lui aussi, une fonction logique de la pensée ; et qu’à ce titre il doit, comme Lotze et Sigwart l’ont bien compris, figurer parmi les opérations qu’étudie la logique. Reprenant une considération précédemment indiquée, Rehnisch s’applique à distinguer l’induction aristotélique de l’induction expérimentale, et résume les conclusions de son travail.