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morales viennent retentir en lui. L’individu est une monade harmonieuse et vivante dont la loi vitale et harmonique est de se maintenir en état d’équilibre au milieu du système des forces sociales interférentes. ― C’est dans ce libre et progressif épanouissement de l’individualité que réside le véritable idéal moral. Il n’y en a pas d’autre. ― Car l’individu reste, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, la source vivante de l’énergie et la mesure de l’idéal.

Nous arrivons à cette conclusion que la morale corporative, forme de l’esprit grégaire, serait une forme régressive de moralité. Beaucoup se plaignent, à la suite de M. Barrès, que nous soyons des Déracinés. MM. Dorner et Durkheim nous invitent à prendre racine dans le sol de la corporation professionnelle. Nous nous demandons si ce n’est pas là un terrain trop étroit pour que s’y enracinent et s’y confinent les plantes qui veulent l’air libre, la lumière et les larges horizons d’une morale humaine.


Georges Palante.