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PHILOSOPHISCHE MONATSHEFTE.

1879. Livraisons VI à IX.
VI e et VII e Livraisons.

Vaihinger : Une erreur de pagination dans les Prolégomènes de Kant.

Benno Erdmann a déjà découvert des obscurités, des contradictions, des fautes nombreuses dans le texte des Prolégomènes ; Vaihinger en signale, à son tour, de nouvelles et très graves dans le texte des paragraphes 2 et 4, et réussit à les expliquer par un erreur d’imprimerie. Le compositeur a rapporté maladroitement au paragraphe IV le passage qui commence ainsi : « Le caractère essentiel et distinctif de la connaissance mathématique, » et se termine par ces mots : « constituent le contenu essentiel de la métaphysique » (page 34, ligne 14, jusqu’à la ligne 5 de la page 38, dans l’édition originale de 1783). Ce passage se rattache, au contraire, tout naturellement et par un lien rigoureusement logique à la conclusion du paragraphe 2 (page 30, ligne 31) : « mais dépende par le moyen d’une intuition qui doit s’ajouter. » Vaihinger apporte douze arguments, qui nous paraissent décisifs, en faveur de la correction qu’il propose. Il est étonnant que la faute se soit perpétuée pendant bientôt cent ans, et que les éditions de Rosenkranz, de Hartenstein, de Kirchmann et d’Erdmann l’aient laissée passer inaperçue. Mais on sera moins surpris si l’on sait qu’un des plus intéressants et des plus beaux parmi les derniers écrits de Kant a été deux fois imprimé avec les fautes les plus incroyables. Ce sera l’objet d’une étude ultérieure de Vaihinger.

Wolff : Die Philonische Ethik.

L’éthique est, pour Philon, le couronnement de tout système philosophique. « Comme les arbres n’ont de prix que par les fruits qu’ils portent, dit-il, ainsi la connaissance de la nature ne vaut qu’autant qu’elle conduit à la vertu. » Convaincu de l’identité fondamentale des enseignements de la sagesse grecque et de la religion juive, il ne voit entre elles d’autre différence que l’inégale pureté morale de leurs interprètes. Se rendre libre, semblable à Dieu par l’exercice de la raison, et parvenir ainsi à la plus haute félicité : voilà l’objet de la vertu. Les dispositions naturelles, l’éducation philosophique, surtout l’ascétisme nous permettent de l’atteindre.

Spir : Peut-on concevoir une quatrième dimension de l’espace ?

Spir se prononce expressément pour la négative dans cette très courte dissertation. L’espace est une forme à priori de l’intuition, que la métamathématique confond avec une forme de l’entendement. On comprend très bien que de la seule définition de l’espace, comme d’un milieu comprenant la totalité des directions possibles, on ne puisse conclure que l’espace n’a que trois dimensions.

M. Carrière : Concept et fait de l’ordre moral du monde.