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tions de la sensibilité et de celles de l’entendement. Ni l’existence, ni même la possibilité de l’espace à n dimensions ne sont encore établies contre Kant.

{[sc|Knauer}} : William Shakespeare, le philosophe de l’ordre moral du monde (Innsbruck, Wagner, 1879).

Knauer a ramassé curieusement, dans les divers drames de Shakespeare, les pensées du grand poète sur la liberté, les passions, l’influence de l’hérédité, l’amour, etc. Les psychologues et les moralistes tireront un incontestable profit de ce modeste travail.

IXe Livraison.

Vaihinger : Une erreur de pagination dans les Prolégomènes de Kant (2e article).

L’erreur de pagination dont il a été question dans un premier article (VIe et VIIe livraisons) ne mériterait d’être mentionnée qu’à titre de curiosité typographique, si elle n’avait pas joué un rôle important dans la polémique que l’apparition des Prolégomènes suscita entre Eberhard et Kant. Avec l’altération que nous avons signalée, le texte autorisait Eberhard à conclure qu’il n’y a dans la métaphysique, selon Kant, que des jugements analytiques. Chose étonnante, Kant, dans sa réplique à Eberhard, ne s’est pas aperçu de la transposition commise.

Herm. Wolff : Spéculation et philosophie. 2 vol. (Berlin, Denicke, 1878). Analyse par E. Pfleiderer.

L’auteur accuse la spéculation idéaliste de la défaveur qui s’attache trop souvent aux études philosophiques. Platon, Descartes et leurs disciples ont longtemps abusé les esprits. Kant surtout est le principal auteur de tout le mal. Que ne s’en est-il tenu aux enseignements de la période antécritique ? Si l’on veut en revenir à Kant, comme c’est le mot d’ordre aujourd’hui, il faut remonter au delà de l’année 1870, avant l’apparition néfaste de la dissertation inaugurale j et s’inspirer du positivisme scientifique dont les ouvrages antérieurs à cette date offrent de si heureuses applications. A la méthode du criticisme transcendantal, il est temps de substituer la méthode baconienne.

W. Hermann : La religion dans son rapport avec la science et la moralité (Halle, Niemeyer, 1879). Analyse par Rud. Seydel.

À part quelques réserves, la doctrine de ce livre parait entièrement louable. C’est sur le solide fondement du kantisme que l’auteur édifie sa tentative de conciliation entre la science et la théologie. La théorie de l’autonomie morale, celle des postulats de la raison pratique, sont la meilleure préparation aux enseignements de la théologie chrétienne.

Alb. Wigand : Le darvinisme, un signe du temps (Heilbronn, Henninger, 1878).

Sorte de résumé populaire du grand ouvrage de Wigand contre le darwinisme. L’auteur conclut en ces termes. :

« Le darwinisme est né d’un besoin immodéré de connaître, et s’égare