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notices bibliographiques

tisme et à l’intolérance, elles faisaient succéder la libre concurrence des opinions.

Voici la division du premier volume de M. Pünjer, avec la proportion des parties : Introduction philosophique et historique, p. 1-45. — Les commencements de la spéculation indépendante (Nicolas de Cuse, Cardan, Bruno, Campanella, Vanini, Ramus, etc.), p. 49-92. — La doctrine ecclésiastique des luthériens et des réformés, p. 93-124. — La philosophie avant Descartes, p. 125-141. — Les mouvements d’opposition au sein du protestantisme, p. 142-208. — Le déisme anglais, p. 209-287. — Descartes et Spinoza, p. 288-330. — Le siècle philosophique de la France p. 331-353. — Leibniz et l’Aufklärung allemande, p. 354-415. — L’opposition contre l’Aufklärung, p. 416-485.

Somme toute, ce livre offre un grand nombre de renseignements, en partie inédits, exposés avec soin, classés sous des rubriques faciles. On y puisera utilement.

M. Vernes.

Quäbicker. Karl Rosenkrantz.Eine Studie zur Geschichte der Hegelschen Philosophie. Etude sur l’histoire de la philosophie hégélienne. Heimann, 1879.

L’école hégélienne a perdu récemment (juin 1879), avec M. Karl Rosenkranz, son représentant le plus spirituel et son écrivain le plus fécond. De tous les disciples de Hegel, c’est en effet celui dont l’activité intellectuelle, en philosophie et en littérature, s’est exercée dans le plus grand nombre de directions différentes. Ses ouvrages ont été fort goûtés du public allemand, j’entends du public lettré qui, non voué spécialement à l’étude de la philosophie, n’est pas étranger au mouvement de la pensée spéculative. Quant aux purs hégéliens, ils ne l’ont pas en général jugé aussi favorablement.

Sans vouloir entreprendre un examen complet ni une appréciation approfondie et détaillée de tous ses travaux, l’auteur de cette étude, M. Quäbicker, s’est proposé de caractériser d’une façon générale ses productions philosophiques les plus importantes et de marquer ainsi sa place dans le développement de la philosophie hégélienne. Cette place, c’est ce que M. Rosenkranz appelle lui-même la réforme de la philosophie de Hegel. Disciple indépendant, il entreprit de bonne heure ce travail d’épuration critique et de développement systématique, auquel il s’est livré toute sa vie et qui n’a fini qu’avec sa longue et laborieuse carrière.

M. Quäbicker suit pas à pas Rosenkranz dans cette entreprise difficile et délicate. Et, pour mieux apprécier chacune de ses œuvres principales, qui se rattachent au cycle entier de la pensée hégélienne, il adopte la division consacrée et traditionnelle de cette philosophie en trois