qui aient été tentés. Le procédé que nous avons employé est bien celui qu’a indiqué M. Hoctès dans la Revue philosophique (février 1886), mais nous devons dire qu’au moment où la note de M. Hoctès a paru, nos expériences étaient déjà terminées. L’idée en est d’ailleurs fort simple, une fois établi le principe du changement de la personnalité par l’hypnotisme[1].
SUR LE TEMPS DE RÉACTION PERSONNELLE[2]
Voici quel a été le dispositif adopté : Le sujet en expérience portait appliqué contre son oreille un téléphone ; sa bouche était garnie d’une mentonnière construite de telle sorte que lorsque le mot « toc » était prononcé par l’hystérique en expérience, un signal électrique s’inscrivait sur le tambour de Marey ; d’autre part, le téléphone précité était intercalé dans un circuit comprenant un contact électrique et un signal de Deprez inscrivant, lui aussi, sur le même cylindre ; ainsi lorsque le contact électrique avait lieu, il se produisait en même temps un bruit dans le téléphone et un signal sur le tambour ; l’hystérique disait « toc » chaque fois qu’elle entendait le bruit du téléphone, et cela aussi vite que possible, de telle sorte que l’on avait ainsi le temps de réaction personnelle de cette malade pour les impressions auditives.
À l’état de veille, ce temps de réaction personnelle (c’est-à-dire le temps qui s’écoulait entre la production du bruit dans le téléphone et la prononciation du mot toc) était de 39 centièmes de seconde.
À l’état de somnambulisme, ce temps de réaction personnelle n’était plus que de 33 centièmes de seconde.
Le sujet fut alors mis dans les conditions où se produit chez elle le phénomène de l’écholalie, c’est-à-dire que, pendant le somnambulisme, la main d’un des expérimentateurs étant appliquée sur le vertex, elle répétait fidèlement tous les sons qui parvenaient à son oreille ; le bruit produit dans le téléphone était reproduit par elle par un son très analogue au mot « toc ». Or, dans ce cas, le temps de réaction personnelle n’a plus été que de 31 centièmes de seconde, soit 3 centièmes de moins que dans l’état de somnambulisme simple.
Les auteurs font remarquer l’intérêt que présentent ces résultats, puisque, dans l’écholalie, la volonté semblant être complètement absente, cette différence de 3 centièmes de seconde en moins pourrait peut-être permettre de mesurer la durée de l’opération psychique volontaire, supprimée grâce à l’intervention de l’écholalie.