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étudie le mécanisme cérébral, ce n’est pas, dit-il, l’association, qui fait tout ; l’unité de conscience se sert des matériaux des associations, les transpose, les combine diversement.

III. — Après avoir donné (1884-1886) la formule d’évolution de la nature inférieure et traité (1887) la recherche du vrai, c’est-à-dire du nombre, du langage, du concept et du jugement, M. Caporali parle de la conscience de la représentation, de son contenu, de sa forme et de son énergie. Il étudie les appareils organiques qui lui fournissent du dehors les éléments sur lesquels elle opère, les photographies cérébrales, les téléphones cérébraux, les registres cérébraux du tact et du mouvement, et les diverses formes d’innervation centrifuge, celle qui est en rapport avec les nerfs du tact et du mouvement, celle qui part des cellules visuelles et auditives, et celle de pur renfort qui se décharge du cervelet.

Sensations, perceptions, images cérébrales dans les cellules grises, voilà les éléments que l’unité de conscience, ou la convergence mobile des énergies nerveuses qui tourne dans les couches corticales, va reliant, et dont elle fait des concepts et des jugements. C’est l’unité centrale qui recueille et reflète les mouvements lumineux, sonores, etc., du macrocosme, et les ramène à accroître, si elle le peut, sa propre harmonie.

Elle s’assujettit les choses, les mesure, mais elle ne crée rien. Il ne faut ni exagérer, ni réduire à une pure superfluité l’importance du foyer de convergence de la conscience. La couche corticale du milieu, où se forment les concepts universels, les troncs d’où se ramifient dans la couche corticale supérieure les concepts et les images particulières, est en connexion plus intime avec les appareils du langage que ne le sont les couches supérieures et inférieures, mais elle en est indépendante. Dans le point mobile où convergent et divergent les forces extérieures, il y a l’unité et la raison qui peut faire un très grand nombre de concepts et de jugements sans se mettre en rapport avec les appareils téléphoniques et photographiques de la parole.

L’évolution mal entendue et sa négation. — I. Dans les premières causes de l’évolution biologique : le hasard (Ardigo) ; la douleur (Regalia) ; la polarité (Spencer) ; la correspondance (Spencer) ; l’équivoque (Spencer) ; le plaisir. — II. Un anti-évolutionniste du moyen âge (F. Maltese).

L’évolution articléricale. — I. Dans le théisme contemporain : Labanca, Vacherot, Pfleiderer, Flint, Bowne, Abbot. — II. Dans l’abus de la conscience : subjectivisme français et allemand, phénoménisme anglais et allemand, solipsisme moraliste, conscience intuitive de l’absolu inconscient, conscience reproductive du même, exagération du phénoménisme kantien, phénoménisme pessimiste, criticisme contemporain.