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veau facteur, l’influence du contraste. Quand les excitations sont fortes, la sensation croît plus rapidement que l’excitation.

Heerwagen. Recherches statistiques sur le sommeil et les rêves. — On a envoyé 500 questionnaires et reçu 406 réponses qui se répartissent ainsi : 113 hommes, 151 étudiants, 112 femmes. Les questions étaient fort nombreuses [on peut se demander si, à plusieurs d’entre elles, la majorité des gens était capable de répondre avec précision], et les réponses s’accordent avec ce qui est connu depuis fort longtemps. Voici quelques-uns des résultats : plus on rêve souvent, plus les rêves sont vivaces. Le sommeil est d’autant plus léger que les rêves sont plus fréquents. La vivacité des rêves est plus grande chez les femmes. Il y a un rapport entre la continuité du sommeil et sa profondeur. Peu de gens ont la faculté de s’endormir à volonté, à un moment quelconque du jour, etc., etc.

Herbart. — Trois lettres inédites adressées à F. A. Carus.

Wundt. Problèmes biologiques. — Ce travail forme un chapitre d’un ouvrage sur la philosophie de la nature que l’auteur se propose de publier plus tard. Il étudie les questions suivantes : la stabilité et l’évolution des formes de la vie. Ces deux principes (le premier limité par le second) sont à la base de toutes les considérations cosmologiques. Problème de l’origine de la vie. Phénomènes vitaux des organismes élémentaires. Il y a une triple manière de les interpréter, suivant que l’on se place au point de vue chimique, physiologique ou psychologique. Le fait primitif de la division est un phénomène moteur qui se produit pour la première fois sous la forme de la contraction du protoplasma. Dans les périodes ultérieures de son développement, cette contraction ayant manifestement le caractère d’un phénomène psychophysique, en vertu du principe de continuité dans le développement, nous devons admettre que ce caractère existait déjà dans le phénomène primitif de division et de contraction ; en ce sens, on doit le considérer comme un acte simple de volonté accompagné de sensation et de sentiment.

Développement des formes complexes de la vie : génération sexuelle. Combinaison des parties en organismes composés (protozoaires, métazoaires). Problème de la variabilité organique : différenciation des organes et des fonctions. Problème de l’hérédité et périodicité du développement. Les organismes développés et la manière dont ils se règlent eux-mêmes : mécanisme des phénomènes vitaux.

Kuschmann. De la sensation lumineuse dans la vision indirecte. — Rarement nous usons d’une manière consciente de la vision indirecte ; cependant elle joue un rôle important pour nous orienter dans l’espace, marcher, courir. Pour beaucoup de travaux, elle est presque aussi importante que la vision directe, par exemple : dessiner et peindre. Si on couvre l’œil, de manière à ne voir que par une étroite ouverture et à ne laisser tomber la lumière que sur le point de la plus claire vision,