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n’éprouve aucune fatigue et sa respiration reste parfaitement régulière ; tantôt le sujet n’éprouve aucune fatigue consciente, mais sa respiration et le tremblement de son membre expriment la fatigue et l’effort.

Ce dernier phénomène n’est pas entièrement nouveau pour nous. Nous avons vu[1] que si on brûle le doigt d’un sujet anesthésique (qui a les yeux fermés) avec une allumette enflammée, le sujet peut retirer le doigt sans en avoir conscience, ce qui prouve qu’il y a eu réellement douleur, mais que le sujet avec lequel on est en rapport

[Image à insérer]

n’a pas ressenti cette douleur. Il en est de même ici ; la fatigue se produit, mais le sujet ne la sent pas. Nous donnerons l’explication de ces phénomènes en étudiant les mouvements automatiques.

La seule sensation consciente qui se produise pendant l’expérience sur le bras anesthésique est une sensation de douleur, bien distincte de la sensation de fatigue. Quand l’expérience a déjà duré très longtemps, le sujet se plaint de souffrir en un point de son corps qui est parfois très éloigné du membre en expérience ; c’est par exemple a région précordiale (Hab…), le flanc (Schey…), l’épaule du côté opposé (St. A.), etc. M. Pitres a observé ce fait comme nous. Les

  1. Les Altérations de la conscience chez les hystériques, février 1889, in Revue philosophique.