Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/154

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détermination des causes de circonscrire notre sujet, de faire remarquer que la tendance au moindre effort n’est pas sans exception dans l’humanité et que les plus actifs sont ceux qui agissent avec le moins d’effort. Pour procéder avec clarté, je me hasarde, en négligeant les nuances, à répartir les hommes en trois catégories, suivant que la nature leur a départi la tendance à agir avec largesse, ou avec économie, avec parcimonie. Cette division grossière suffira à notre dessein.

La première catégorie est celle des actifs supérieurs. Leur surabondance de force peut se dépenser en exercices physiques et sports de tout genre, en intrigues, en inventions variées, en poursuite insatiable de l’argent, des honneurs, de la renommée. Ils ressemblent à des machines bien montées, toujours en mouvement et sans accroc. Entreprenants, hardis, audacieux, téméraires, ils paraissent inaccessibles à la fatigue ; du moins ils se réparent promptement. Cette catégorie d’élite est hors de notre sujet, parce que l’aspiration au moindre effort lui est inconnue ou du moins ne se produit que rare et partielle.

La deuxième catégorie est celle de l’activité