Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/74

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Quand il entre en activité, c’est un orchestre, sans chef qui le dirige.

On n’a pas fait un portrait flatteur de ce « moi » inconscient. « Sa nature fondamentale, écrit B. Sidis, c’est une extrême plasticité. Il manque de personnalité, il est anti-personnel ou impersonnel, et dans les cas où il atteint le niveau de la personnalité, il est instable, changeant, en proie à de perpétuelles métamorphoses ; il est stupide, sans critique, extrêmement crédule, dénué de toute moralité. Il se révèle dans les commérages de société, la panique des foules, les agissements de la populace. Il est essentiellement brutal, et son seul mécanisme mental est celui de la brute — l’association par « contiguïté[1]. »

En vérité, malgré ce réquisitoire, on pourrait tout aussi justement lui attribuer les vertus et qualités contraires. L’inconscient varie d’homme à homme comme le caractère.

Bazaillas qui, comme Sidis, admet « un vrai moi inconscient », « une personnalité incon-

  1. Psychology of suggestion, p. 293 et suiv. On remarque combien la pensée de l’auteur est vacillante. De plus il n’établit aucune distinction saisissable entre l’inconscient vrai et la subconscience.