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négligeant tous les détails qui n’importent pas à notre sujet[1].


I

Le principe fondamental qui domine la psychologie de la volonté sous sa forme impulsive, à l’état sain comme à l’état morbide, c’est que tout état de conscience a toujours une tendance à s’exprimer, à se traduire par un mouvement, par un acte. Ce principe n’est qu’un cas particulier, propre à la psychologie, de cette loi fondamentale : que le réflexe est le type unique de toute action nerveuse, de toute vie de relation. À proprement parler, l’activité dans l’animal n’est pas un commencement mais une fin, une cause mais un résultat, un début mais une suite. C’est là le point le plus essentiel qu’il ne faut jamais perdre de vue et qui seul explique la physiologie et la pathologie de la volonté, parce que cette tendance de l’état de conscience à se dépenser en un acte psychologique ou physiologique, conscient ou inconscient, est le fait

  1. On trouvera dans le livre récent de Schneider : Der menschliche Wille vom Standpunkte der neueren Entwickelungstheorien, Berlin, 1882, une bonne monographie de la volonté, à l’état normal et du point de vue de l’évolution. Nous regrettons de n’en avoir eu connaissance que quand ce travail était à peu près achevé.