Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

événement singulier, mais comme la manifestation la plus haute de l’activité, nous dirons : La dissolution suit une marche régressive du plus volontaire et du plus complexe au moins volontaire et au plus simple, c’est-à-dire à l’automatisme.

Il s’agit maintenant de montrer que cette loi est vérifiée par les faits. Nous n’avons qu’à choisir.

En 1868, Hughlings Jackson, étudiant certains désordres du système nerveux, fit remarquer, le premier, je crois, « que les mouvements et facultés les plus volontaires et les plus spéciaux sont atteints tout d’abord et plus que les autres[1]. » Ce « principe de dissolution » ou « de réduction à un état plus automatique » fut posé par lui comme le corrélatif des doctrines de Herbert Spencer sur l’évolution du système nerveux. Il prend un cas des plus simples, l’hémiplégie commune par lésion du corps strié. Un caillot sanguin a fait pour nous une expérience. Nous voyons que le patient, dont la face, la langue, le bras et la jambe sont paralysés, a perdu les mouvements les plus volontaires d’une partie de son corps, sans perdre les mouvements les plus automatiques. « L’étude des cas d’hémiplégie nous montre en effet que les parties

  1. Clinical and physiological Researches on the nervous System, London, in-8o, 1875.