Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/177

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système nerveux n’est pas à l’état de plénitude, ces appareils venus les derniers, et les plus élevés de tous, sont les premiers dont l’activité fasse défaut. Au lieu d’entrer en action instantanément, leurs effets, s’ils sont appréciables, arrivent trop tard pour lutter contre ceux des appareils subordonnés[1]. »


II

Après avoir suivi pas à pas la dissolution de la volonté, le résultat fondamental qui nous a paru en ressortir, c’est qu’elle est en coordination variable en complexité et en degrés ; que cette coordination est la condition d’existence de toute volition, et que, selon qu’elle est totalement ou partiellement détruite, la volition est anéantie ou mutilée. C’est sur ce résultat que nous voudrions maintenant insister, en nous bornant à de brèves indications sur quelques points, notre but n’étant pas d’écrire une monographie de la volonté.

I. Examinons d’abord les conditions matérielles de cette coordination. La volonté, qui, chez quelques privilégiés, atteint une puissance si extraordinaire et fait de si grandes choses, a une origine très humble. Elle se trouve dans cette propriété biologique inhérente à toute

  1. Herbert Spencer, Principes de psychologie, tome I, p. 262.