Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

très longue, de débats très passionnés, qui sera suivi de conséquences graves s’étendant sur un long avenir, mais qui est un effet sans être une cause, n’étant en droit qu’une simple constatation.

Si l’on s’obstine à faire de la volonté une faculté, une entité, tout devient obscurité, embarras, contradiction. On est pris au piège d’une question mal posée. Si l’on accepte au contraire les faits comme ils sont, on se débarrasse au moins des difficultés factices. On n’a pas à se demander, après Hume et tant d’autres, comment un « je veux » peut faire mouvoir mes membres. C’est un mystère qu’il n’y a pas lieu d’éclaircir, puisqu’il n’existe pas, puisque la volition n’est cause à aucun degré. C’est dans la tendance naturelle des sentiments et des images à se traduire en mouvements que le secret des actes produits doit être cherché. Nous n’avons ici qu’un cas extrêmement compliqué de la loi des réflexes, dans lequel entre la période dite d’excitation et la période motrice apparaît un fait psychique capital — la volition — montrant que la première période finit et que la seconde commence.

Qu’on remarque aussi comment cette maladie bizarre qu’on nomme l’aboulie s’explique maintenant sans difficulté, et avec elle les formes analogues étudiées plus haut, et même cette sim-