Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/41

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taphysique. Encore une fois, pour le sujet qui nous occupe, le caractère est une donnée ultime, une vraie cause, bien que, pour un autre ordre de recherches, elle soit un effet. Remarquons, en passant et à titre de simple suggestion, que le caractère — c’est-à-dire le moi en qu’il tant réagit — est un produit extrêmement complexe que l’hérédité, les circonstances physiologiques antérieures à la naissance et postérieures à la naissance, l’éducation, l’expérience, ont contribué à former. On peut affirmer aussi sans témérité que ce qui le constitue, ce sont bien plutôt des états affectifs, une manière propre de sentir, qu’une activité intellectuelle. C’est cette manière générale de sentir, ce ton permanent de l’organisme qui est le premier et véritable moteur. S’il fait défaut, l’homme ne peut plus vouloir : la pathologie nous le fera voir. C’est parce que cet état fondamental est, suivant la constitution des individus, stable ou labile, continu ou variable, énergique ou faible, qu’il y a trois types principaux de volonté — ferme, faible, intermittente — avec tous les degrés et nuances que ces types comportent ; mais, nous le répétons encore, ces différences proviennent du caractère de l’individu, qui dépend de sa constitution propre : il n’y a rien à chercher au delà.

Nous sommes donc complètement d’accord