Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/48

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4oEnfin, sous ce titre « Le règne des caprices », nous étudierons un état particulier où la volonté ne parvient jamais à se constituer ou ne le fait que par accident.


I

Le premier groupe contient des faits d’un caractère simple, net et dont l’examen est instructif. À l’état normal, on en trouve une ébauche dans les caractères mous qui ont besoin, pour agir, qu’une autre volonté s’ajoute à la leur ; mais la maladie va nous montrer cet état sous un prodigieux grossissement.

Guislain a décrit en termes généraux cet affaiblissement que les médecins désignent sous le nom d’aboulie. « Les malades savent vouloir intérieurement, mentalement, selon les exigences de la raison. Ils peuvent éprouver le désir de faire ; mais ils sont impuissants à faire convenablement. Il y a au fond de leur entendement une impossibilité. Ils voudraient travailler et ils ne peuvent… Leur volonté ne peut franchir certaines limites : on dirait que cette force d’action subit un arrêt : le je veux ne se transforme pas en volonté impulsive, en détermination active. Des malades s’étonnent eux-mêmes de l’impuissance dont est frappée leur volonté…