Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/66

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indirectement à la première hypothèse ? Car, l’idée d’une impuissance motrice, comment peut-elle agir, sinon par l’état de dépression qui l’accompagne, c’est-à-dire par un affaiblissement d’excitation.

Le lecteur choisira entre les deux hypothèses qui viennent d’être exposées : nos préférences sont pour la première[1].


II

Le deuxième groupe ressemble au premier par les effets (affaiblissement de la volonté), par les causes (influences dépressives). La seule différence, c’est que l’incitation à agir n’est pas éteinte. Le premier groupe présente des causes positives d’inaction, le deuxième groupe des causes négatives. L’arrêt résulte d’un antagonisme.

Dans toutes les observations qui vont suivre, l’affaiblissement volontaire vient d’un sentiment de crainte, sans motif raisonnable, qui varie de la simple anxiété à l’angoisse et à la terreur qui stupéfie. L’intelligence paraît intacte dans certains cas, affaiblie dans d’autres. Aussi quel-

  1. Pour l’étude très détaillée d’un cas d’aboulie (maladie du doute) voir le travail de M. Pierre Janet, Revue philosophique, mars et avril 1891. L’auteur l’explique par une « désagrégation psychique ».