Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/84

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tuelle est très faible, du moins très instable ; les motifs raisonnables sont sans force pour agir ou empêcher ; les impulsions d’ordre inférieur gagnent tout ce que les impulsions d’ordre supérieur perdent. La volonté, c’est-à-dire l’activité raisonnable, disparaît, et l’individu retombe au règne des instincts. Il n’y a pas d’exemples qui puissent mieux nous montrer que la volonté, au sens exact, est le couronnement, le dernier terme d’une évolution, le résultat d’un grand nombre de tendances disciplinées suivant un ordre hiérarchique ; qu’elle est l’espèce la plus parfaite de ce genre qui s’appelle l’activité ; en sorte que l’étude qui va suivre pourrait s’intituler : Comment s’appauvrit et se défait la volonté.

Examinons les faits. Nous les diviserons en deux groupes : 1o ceux qui, étant à peine conscients (si même ils le sont), dénotent une absence plutôt qu’un affaiblissement de la volonté ; 2o ceux qui sont accompagnés d’une pleine conscience, mais où, après une lutte plus ou moins longue, la volonté succombe ou ne se sauve que par un secours étranger.


I. Dans le premier cas, « l’impulsion peut être subite, inconsciente, suivie d’une exécution immédiate, sans même que l’entendement ait eu le temps d’en prendre connaissance…