Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/99

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s’y prête pas, que la volonté, comme l’intelligence, a ses idiots et ses génies, avec tous les degrés possibles d’un extrême à l’autre. De ce point de vue, les cas cités dans le premier groupe (impulsions sans conscience) représenteraient l’idiotie de la volonté ou plus exactement sa démence ; et les faits du second groupe, certains cas de faiblesse volontaire analogues aux débilités intellectuelles.

Pour poursuivre notre étude, il faut passer de l’analyse des faits à la détermination de leur cause. Est-il possible de dire à quelles conditions est lié cet affaiblissement de l’activité supérieure ? Tout d’abord, on doit se demander si sa déchéance est un effet de la prédominance des réflexes, ou si, au contraire, elle en est la cause ; en d’autres termes, si l’affaiblissement de la volonté est le fait primitif ou le fait secondaire. Cette question ne comporte pas de réponse générale. L’observation montre que les deux cas se rencontrent ; et, par conséquent, on ne peut donner qu’une réponse particulière pour un cas particulier dont les circonstances sont bien connues. Il est indubitable que souvent l’impulsion irrésistible est l’origo mali ; elle constitue un état pathologique permanent. Il se produit alors, dans l’ordre psychologique, un phénomène analogue à l’hypertrophie d’un organe ou à la prolifération exagérée d’un tissu dans une partie du