Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 12.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
revue philosophique

à priori dans la connaissance, l’influence regrettable des théories herbartiennes compromettent l’originalité et la solidité de la doctrine proposée par Bolliger.

Hellenbach : Une philosophie du bon sens (Vienne, Braumueller, 1876). — L’individualisme à la lumière de la biologie et de la philosophie du présent (ibid., 1878). — Les préjugés de l’humanité. 2 vol, Vienne, Rosner. 1879.

L’idée dominante de la philosophie d’Hellenbach est de démontrer l’immortalité de l’individu, sinon la succession sans fin, du moins la série prolongée des formes variées de l’existence individuelle, L’auteur combat l’atomisme matérialiste et le monisme panthéiste, en tant qu’ils sont contraires à la permanence de la vie individuelle : mais il se rapproche d’eux par beaucoup d’autres côtés ; et l’on est tenté souvent de ne voir en lui qu’un disciple tantôt des atomistes, tantôt de Schopenhauer.

Les arguments scientifiques d’Hellenbach en faveur de la doctrine individualiste qu’il soutient sont empruntés en partie aux récentes expériences du spiritisme. Il n’hésite pas à se rallier à l’hypothèse de Zœllner sur l’existence d’un espace à quatre dimensions, qui serait celui où se meuvent les esprits. On peut juger par là des vérités nouvelles qu’Hellenbach prétend substituer aux préjugés surannés dont il veut guérir l’humanité.

La philosophie italienne.

Sous cette rubrique, Conrad Hermann analyse rapidement un certain nombre d’ouvrages italiens sur la philosophie de l’histoire, sur le pessimisme de Schopenhauer (Barzelloti), sur la doctrine de l’association (Luigi Ferri). Il croit pouvoir en conclure que le pessimisme et le matérialisme répugnent aux dispositions présentes du génie italien. L’idéalisme est, selon lui, le besoin commun des esprits spéculatifs au delà des Alpes comme en Allemagne.

Hermann Siebeck. Histoire de La psychologie. 1re partie : La psychologie avant Aristote (Gotha, Perthes, 1880).

La psychologie, remarque Siebeck, est en voie de devenir une science indépendante et de se séparer, comme autrefois la physique, de la philosophie proprement dite. Elle emprunte aux sciences de la nature leurs méthodes et met à profit leurs découvertes, surtout celles de la physiologie. C’est le moment de jeter un regard sur le passé de la psychologie : l’histoire de ses premiers efforts, de ses tâtonnements successifs nous éclairera sur le sens et la portée de la transformation qu’elle subit aujourd’hui. La première partie du grand travail qu’entreprend Siebeck nous expose les tentatives de la psychologie en Grèce jusqu’à Aristote. Le second volume continuera cette histoire jusqu’à la