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notices bibliographiques

nent-elles de cette intensité même ? Ou ne dépendraient-elles pas de différences dans la réaction proprement cérébrale et, pour spécifier davantage, psychique, plutôt que de changements dans la transmission nerveuse ? L’auteur est à même de résoudre le problème, et il serait à désirer qu’il en cherchât la solution. — La moyenne du temps de réaction a été trouvée de 21,2/100 de seconde. Ce chiffre représente donc, pour une excitation moyenne, le temps nécessaire à la perception d’une excitation sensitive, plus le temps employé à vouloir, à transmettre et à effectuer un mouvement.

De cette série d’actes nerveux l’auteur a ensuite éliminé le travail cérébral proprement dit, le travail nécessaire pour produire une volition. Il a, par conséquent, cherché à produire un mouvement entièrement réflexe. Opérant sur les mêmes individus que précédemment, il a trouvé (série de 150 expériences) la durée de ce mouvement égale à 16 centièmes de seconde. Alors il a pu calculer la durée de l’acte cérébral.

Mais il restait à connaître et à mesurer la vitesse de la transmission motrice. Pour celle-ci, on observe un phénomène contraire à celui qui a été signalé à propos de la vitesse sensitive : en général, lorsque l’excitation devient forte, la vitesse diminue.

Voici, sur ces différents points, les principales conclusions du Dr René :

L’intensité de l’excitation fait varier la vitesse de transmission nerveuse. Il faut donc, en donnant un chiffre de vitesse nerveuse, tenir compte de l’intensité de l’excitation avec laquelle on a mesuré cette vitesse.

Sous ces réserves :

1o La durée d’un acte cérébral élémentaire peut être évaluée, en moyenne, à 3,2/100 ou 3,5/100 de seconde. Cette durée ne s’applique qu’à des étudiants ou docteurs en médecine. Chez des adolescents élèves de l’école primaire, la durée pour le même acte cérébral est plus longue, 7,5 à 9,5/100 de seconde, — La durée d’un acte réflexe (c’est-à-dire le parcours d’un arc réflexe entier, excitation sensitive d’un index et mouvement réflexe du même index) pour une même excitation est de 15 à 16 centièmes de seconde.

2o La vitesse de transmission sensitive a été mesurée par deux procédés. Premier procédé, excitations auditives : c’est le plus exact et le seul véritablement acceptable. La vitesse ainsi calculée est de 98 mètres par seconde. — Second procédé : il consiste à mesurer la vitesse sensitive par les différences du temps employé à parcourir des longueurs différentes de nerfs. Ce procédé n’est pas exact, car on ne peut Comparer entre eux les différents nerfs et les assimiler pour mesurer la vitesse sensitive. En effet, souvent le trajet le plus long est parcouru plus vite qu’un autre trajet nerveux plus court, et, lors même qu’il n’en est plus ainsi, les chiffres obtenus sont fort variables. Il importe de remarquer que l’impossibilité d’instituer une comparaison entre les