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glais, » on trouve qu’au fond elles sont identiques, et l’on sait même historiquement que Bentham l’a empruntée à Priestley.

« Nous avons prouvé, dit l’auteur en concluant, que Hartley a fondé systématiquement l’associationisme ; que Priestley a tiré les conséquences et applications de la nouvelle doctrine. Tous deux sont arrivés à des résultats importants. Ils ont posé les fondements sur lesquels les modernes ont pu bâtir, et aujourd’hui encore, indépendamment de l’intérêt historique, les écrits sont pleins de suggestions vers de nouvelles études dans ce champ de la science. »

Th. R.

Dr A. Berro.Proyecto de organización de la sección de estudios del Ateneo del Uruguay. Montevideo, 1880, 264 pp.  — Doctrina de los métodos considerados en sus aplicaciones generales. Buenos Aires, 1882, broch, in-8o, 40 pp. 

La mode est aujourd’hui universelle, et l’on doit s’en réjouir, de réformer les programmes et les méthodes de l’enseignement pour les mettre en rapport avec les progrès scientifiques de tout ordre ; c’est le moyen le plus sûr de vulgariser les sciences et de leur préparer de nouvelles conquêtes. Voici donc que la petite république de l’Uruguay vient aussi de réorganiser son enseignement secondaire, et son plan de réformes, élaboré par le Dr Berro, si je ne l’apprécie pas avec trop d’indulgence, en vaut bien un autre.

L’enseignement de la philosophie y occupe une importance notable. Qu’on en juge par le temps qui lui est attribué. Une année entière est accordée à la psychologie, et partie d’un autre année quelle partage avec la logique ; l’étude théorique de la morale prend une troisième aunée ; les deux années qui restent appartiennent à esthétique, à la rhétorique, à la philosophie du langage et à la théodicée, S’il est vrai, comme on l’admet presque partout, que la philosophie est de quelque utilité pour la vie et pour la science, on ne trouvera pas trop exagérée la durée assignée aux matières que lé programme de l’Uruguay comprend sous la rubrique de philosophie. Elle ne peut ; non plus, paraître en disproportion avec le temps marqué par les autres matières de l’enseignement secondaire, si l’on considère que cet enseignement parcourt en huit années une véritable encyclopédie : physique, chimie, histoire naturelle, géographie, histoire des peuples, mathématiques, cosmographie, anatomie, physiologie, hygiène, droit, économie politique et administrative. On pourrait cependant signaler une lacune dans un programme si plein d’ailleurs : l’histoire de la philosophie en est bannie (sauf la faculté laissée aux professeurs d’en exposer à l’occasion les théories fondamentales), et cela parce qu’une étude superficielle de cette matière pédagogique ne peut rapporter aucun bien positif aux élèves. Fort bien ; je demande pourtant au Dr Berro s’il aurait pas pu trouver le moyen de faire une part convenable à l’his-