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sémitiques et le christianisme, qu’on est habitué à considérer historiquement comme sorti uniquement du judaïsme, Mais le judaïsme lui-même est loin d’être un fait premier ; il est une résultante, dont les éléments doivent être cherchés avant lui, d’abord dans le mosaïsme, puis dans ce conglomérat de traditions et de croyances qui servit de berceau au mosaïsme lui-même et qui lui fournit plusieurs de ses traits caractéristiques.

« C’était une tâche ardue, que personne n’avait encore entreprise d’une manière aussi directe et aussi complète, que de reconstituer une pareille histoire. Il s’agissait surtout de faire appel aux lumières que trois sciences de création moderne, maïs d’accès difficile, ont fournies simultanément : l’égyptologie, la critique biblique, et l’assyriologie… Le travail de M. le professeur Tiele est le premier, à ma connaissance, qui ait ramené à une vue génétique et aux lois générales du développement historique, les développements parallèles de ces trois ordres de recherches, et il a rendu par là un éminent service à la science des religions.

« On comprend sans peine que des travaux de ce genre n’ont jamais rien de définitif. Les investigations incessantes augmentent sans cesse la masse des faits auparavant inconnus. Sur plus d’un point la conjecture tient encore plus de place que la démonstration. Je crois cependant avec M. Tiele que les grandes lignes de l’histoire des religions égyptienne et sémitiques se dégagent déjà avec assez de netteté pour former un cadre solide dont il sera possible de modifier par la suite les éléments intérieurs, mais sans qu’il en résulte désormais de changements notables dans le système général, La grande loi de continuité, dont chaque progrès de la science sur n’importe quel domaine consolide le caractère imprescriptible, trouve dans les savantes recherches de M. Tieleune consécration nouvelle. »

J’aurai quelques réserves à faire sur telle des considérations de M. Réville que je me suis borné à transcrire. J’y reviendrai en terminant. Voilà d’ailleurs l’ouvrage introduit  ; indiquons-en exactement le contenu.

Introduction. M. Tiele expose le caractère spécifique qui distingue les religions anciennes ou particularistes, nationales, des religions nouvelles où universalistes, internationales. Il se propose d’écrire un chapitre de l’histoire des religions anciennes.

Livre premier, Histoire de la religion de l’Égypte (pp. 9-142).

Chapitre I. Famille ethnique des habitants de la vallée du Nil.

Chapitre II. Littérature sacrée.

Chapitre III. La religion de Thinis-Abydos..

Chapitre IV. La religion d’Héliopolis.

Chapitre V. La religion sous l’ancien empire.

Chapitre VI. La religion sous le moyen empire.

Chapitre VII. La religion sous le nouvel empire.